D'où était le sculpteur du Saint Martin de Creully: Louis Cauvin?


Lors de la grande restauration de l'église Saint Martin de Creully dans la deuxième partie du XIXe siècle, le porche au pied du clocher fut surmonté en 1874 par un fronton en pierres d'Orival représentant le Saint Patron. Cette sculpture a pour auteur Cauvin Louis.

La statue de la Vierge, surmontant l'autel du même nom est également l'oeuvre de Cauvin Louis.

 Après quelques recherches, j'ai retrouvé ce sculpteur qui habitait par loin de Creully, à Esquay sur seulles comme nous le montre l'extrait du recensement de cette localité du Bessin. Dans le cimetière d'Esquay sur Seulles, où il mourut le 30 juillet 1887, nous pouvons voir son tombeau.


Le mystère du tableau du château de Creully est résolu. C'est Antoine III de Sillans.



 Antoine de Sillons III du nom, marquis de Creully, seigneur et marquis du dit lieu, seigneur de Breau, Chastignonville, Hermanville, chevalier des ordres du Roi, gentilhomne de sa chambre, conseiller en ses conseils d'État et privé.
Il succéda à son père en 1578 et mourut à Creully, âgé de 63 ans, en 1641.

Ses armes sont : d'argent au sautoir de gueules, bretessé, contre-bretessé et chargé de cinq besans d'or en sautoir. C'est lui qui fit bâtir entr'autre, les écuries et les halles du bourg.
Sa femme, qu'il avait épousé par contrat consenti au  château de Beaumont, diocèse de Saînt-Malo, le 28 août 1602, fut Silvie de Rohan, veuve de François d'Elspinay, chevalier de l'ordre du Roi, baron de Broon, Beaumont et du Molley.
Armoiries se trouvant en haut à gauche du tableau
Armoiries redessinées par moi-même que nous pouvons lire ainsi: de gueule à 3 lionceaux d'or passants à la fasce d'argent chargée de 3 fleurs de lys d'azur

 Nous remarquons que les armoiries ne sont pas celles des Sillans. Le peintre a réuni les armes des barons de Creully à celles du château de Beaumont où il se maria.
Les trois lionceaux du blason de la famille de Creully sont rampants et le peintre les a représenté passants.

Le texte ci-contre se trouve en dessous des armoiries.
 "æstatis" est du latin: Campagne militaire de l'été.
1641: année de la mort d'Antoine III de Sillans.

le 5 juillet 1967, la population de Creully effrayée...

Une boule de feu traverse l'hôtel Saint Martin

Une partie de l'école partit en fumée


15 février 1814, un militaire de Creully se fait tuer en Italie d'un coup de feu.

Aux archives départementales à Caen, le temps passe et je feuillette....
Je tombe sur le texte ci-contre:
Il est mort d'un coup de feu le 15 février 1814, à l'affaire de Gardam près Brescia.
 
Ainsi je me suis dirigé vers l'histoire commune de notre France et de l'Italie.

 



Ce n’est pas « Gardam » qu’il faut lire mais « Gardone », actuellement connue sous le nom de Gardone Riviera, dans la province italienne de Brescia.
Le contexte temporel et la ville de Brescia m’a aidé: en effet nous sommes en pleine campagne napoléonienne.
Il s’agit de la Campagne de France de 1814.

Cette bataille de Gardone figure dans le
Dictionnaire des batailles de Napoléon : 1796-1815, d’Alain Pigeard. Nous vous reproduisons la définition :
« Gardone , 14 février 1814 :
Italie, en bordure du lac de Garde, au-dessus de Salo.
Dans la nuit du 9 au 10 février 1814, les troupes autrichiennes du général Radivojevic passent sur le pont de Borghetto et font plier tous les postes français. Mais bientôt les généraux Verdier et Grenier s’avancent sur leurs flancs et les rejettent sur Borghetto. Le 14 février, le général Bonfanti parvient à chasser de Gardone les trois bataillons ennemis ; il entre ensuite à Brescia.
»

Cette bataille est plus détaillée sur
Histoire des campagnes d'Italie en 1813 et 1814 avec un atlas, de Guillaume de Vaudoncourt.
D’après cet ouvrage le bilan de la bataille fut de 300 tués et 70 prisonniers, côté Autrichiens, et 120 tués, côté Français.

 

Le baron de Creully, Robert Fitz Hamon, se réfugie dans la clocher de Secqueville en Bessin

Au printemps de l’année 1105, pendant le siège de Bayeux par Henri Ier, roi d'Angleterre,
les troupes de Bayeux et de Caen qui défendaient la ville faisaient des sorties et parcouraient la campagne pour s’emparer de ce dangereux ennemi. Elles finirent par rencontrer à Secqueville-en-Bessin, à peu de distance de son château de Creully, Robert Fitz Hamon qui bataillait pour Henri.  
Après un choc assez rude la troupe que commandait Robert fut défaite. Il se jeta précipitamment dans l’église de Secqueville.
A bout de ressources, il escalada le clocher et s’y défendit, malgré les blessures qu’il avait reçu; mais bientôt ces vainqueurs, ne pouvant lui faire abandonner ce refuge ou n’osant aller l’y chercher, amassèrent du bois et des fascines le long des piliers qui supportaient la pyramide du clocher et y mirent le feu. Ce ne fut que lorsque la flamme commença à gagner la naissance de la tour que, plutôt que de se laisser brûler vif, il consentit enfin à se rendre. Conduit prisonnier à Bayeux il fut accueilli avec des menaces de mort par la population furieuse qui ne cessait de le poursuivre en criant : La hart, la hart au traître qui a abandonné son Seigneur! Les soldats, témoins de son courage, eurent beaucoup de peine à l’arracher à la vengeance des habitants.

Voici de quelle manière Robert Wace raconte ce fait historique: