Creully - Vues à partir du clocher

Des vues de Creully inédites. Photos prises du clocher de l'église.
Vue sur la place E.Paillaud (anciennement place du marché).


Vue sur la rue de Bayeux.

Vue sur les écoles.

Vue sur l'usine Nestlé (anciennement laiterie Paillaud).


Vue sur la mairie

Vue sur la route de Bretteville (anciennement rue de Lantheuil).

Vue sur l'entrée du château.
Vue sur la rue Maréchal Montgomery ( anciennement rue d'Arromanches).





Creully sur Seulles - Une légende méconnue : la Dame Verte

Maître Pierre Josse, de Creully, dénoua la longe qui tenait sa jument attachée à l'anneau de fer scellé dans le mur de l'auberge du Bessin-Vert, à Bayeux ; pinça bien entendu le menton de la servante qui l'avait accompagné jusqu'à sa voiture (familiarité à laquelle la fille répondit par une bour­rade), et se hissa dans sa carriole avec un grognement qui témoignait d'une souplesse déclinante.
Sur son invitation : « En route, ma fille », formulée d'un ton cordial mais sans réplique, Cocotte jugea prudent de ne pas attendre de commentaire, et partit à bonne allure.
« Eh ! Eh ! se dit Pierre Josse, v'là la nieut qui tumbe,, j' devrais être de r'tour ; décidément ce sacré cru de Surtrain incline à la paresse. » La nuit venait, en effet, et on n'avait pas atteint les carrières de sable d'Esquay qu'il se trouva temps d'allumer les lanternes. Or, Pierre Josse n'aimait pas trop voyager la nuit, sur cette route-là du moins, à cause de bruits qui couraient sur une certaine visiteuse de la cavée des Bourguay, passage de route entre St-Gabriel et Creully enténébré de haies épaisses et éloigné des fermes et des villages.

On disait que de la fontaine Verrine, qui naît dans l'un des herbages voisins, sortait parfois une vapeur qui prenait en s'élevant des formes étranges, jusqu'à paraître une nymphe aérienne ornée de longs voiles de bruine que le vent em­portait en les effilochant. On l'appelait la Dame Verte, parce qu'on pouvait à la rigueur la confondre — et les sceptiques tiraient de cela quelques avantages — avec les taches mou­vantes de lumière que la lune dessine dans l'épaisseur des feuillages.
Elle s'approchait de la route en longeant les fossés, et s'accrochait aux carrioles attardées qu'elle n'abandonnait qu'à mi-côte, dans le tournant, lorsqu'on quitte la vallée pour entrer dans la plaine, soit que les mânes d'un baron de Creully lui aient interdit l'approche de leur créneau, soit que les vallées — et particulièrement le voisinage des sources — demeurent la résidence assignée à ces fées subalternes. Je me suis laissé dire pourtant qu'il lui arrivait de délaisser momentanément les Bourgeais pour visiter les ruines du prieuré de Saint-Gabriel, en souvenir peut-être du temps où des filles de Béelzébuth taquinaient les imaginations des moines.
La fontaine Verrine est elle-même quelque chose d'assez curieux. Elle sort verticalement des profondeurs du sol, par une multitude de petits orifices dont la présence n'est décelée que par l'agitation de grains de sable dont les menus tourbillons montent dans l'eau. On n'en connaît pas la profon­deur, d'où l'on conclut avec exagération qu'elle n'a pas de fond.
Quoi qu'il en soit, l'onde y est d'une limpidité excep­tionnelle, et les dentellières, que nos mères connurent, en approvisionnaient le « globe lumineux » dont tout métier à dentelles était pourvu pour les veillées de l'hiver. On ra­conte sur cette fontaine des histoires assez fantastiques : une chapelle qui existait sur ses bords aurait été engloutie ; un meulon de bourrées aurait subi le même sort ; des bestiaux pâturant dans les parages auraient disparu. Mais, encore une fois, bien des racontars sont à passer au crible. Il faut en prendre moins qu'en laisser.
Le ruisseau né de la fontaine Verrine n'a qu'une existence éphémère car il se déverse, à quelques centaines de mètres de là, dans la douce rivière qui a dédaigné les glorieuses randonnées des grands fleuves pour communier tout de suite avec la mer, et qui s'appelle si joliment la Seulles.Il y a aussi dans le pays, plus près de Creully, au bas du chemin de la dîme, une autre source du même genre, nom­mée la fontaine Pelvey. Certains, notamment le propre gendre de Pierre Josse, ont prétendu avoir rencontré là aussi la Dame Verte, mais s'il fallait croire tout le monde ! ! !
Tenons-nous en à l'apparition. Et d'abord j'écarte tout ce qui pourrait dépoétiser à mes yeux ce personnage aérien, ombre, sylphe ou rayon ; je repousse surtout les laides et ridicules histoires de soupirs et de bruits de chaînes. Et je m'en tiens à la vérité vraie, c'est-à-dire à deux faits authen­tiques et prouvés qui sont les suivants : Le premier de ces faits, c'est que maître Pierre Josse a bel et bien été abordé par la Dame Verte. Il l'a raconté lui-même avec détails, et chacun sait que Pierre Josse, en dehors naturellement des soirs de chasse, ne mentait pas. Ce samedi soir où Cocotte le ramenait vers sa ferme avec la bonne allure que donne une conscience de bonne bête, il l'a vue très net­tement, il lui a parlé, elle lui a répondu. Tous faits bien éta­blis.

Et d'abord, il l'a vue. Légère et svelte, elle sortait du pre­mier herbage des Bourguay. Passant par-dessus les balises, qui retenaient le bas de sa robe comme lorsqu'une femme s'agenouille, elle venait à sa rencontre. D'un geste instinctif, notre homme fait obliquer son cheval vers la droite, et Co­cotte recueille un coup de fouet immérité.
Mais l'ombre se rapproche, saisit les montants de la carriole ; elle pourrait d'un bond sauter à l'intérieur, mais elle paraît désirer qu'on l'y invite d'abord ; elle a plutôt l'air d'implorer que de s'im­poser ; elle voudrait être rassurante. C'est alors que Pierre Josse, en quelque sorte, encouragé par cette attitude, malgré l'effroi qui l'a saisi, réussit à proférer quelques paroles et à crier à l'apparition : "mais enfin, que voulez-vous ?".
Vous attendez peut-être comme réponse un éclat de rire moqueur, voire même satanique. Eh bien ! Non. La Dame a répondu, mais pour dire tout simplement ce qu'elle désirait. Mais oui, et voilà justement ce dont nous devons savoir gré à notre ami Josse. Avant lui, les voyageurs qui avaient affai­re avec la Dame, ou bien avaient pris la fuite, ou bien lui avaient asséné des coups de manche de fouet pour lui faire lâcher prise. C'était mal. On ne bat pas une dame, fût-elle vêtue de mystère. Il fallait la questionner : c'était plus simple et moins brutal.
C'est ce que fit Pierre Josse. Et c'est d'une voix plaintive, mais en même temps suave et chantante, que la Dame lui a dit ce seul mot, qu'il est cer­tain d'avoir bien entendu, et de n'avoir pas confondu avec le bruit du vent dans les branches : « Naître».Ce fut tout. Puis l'apparition s'évanouit. Et Pierre Josse ne vit et n'entendit plus rien. Et il en eut du regret, car il n'avait plus peur, au contraire. Bien entendu, il ne comprit pas. Il ne pouvait pas com­prendre, car on ne savait pas, en ce temps-là, que la fontaine Verrine
La fontaine Verrine
et la fontaine Pelvey sont des émergences d'une nappe d'eau artésienne que l'on a rencontrée depuis, par un forage exécuté au pied de nos vieilles fortifications féodales, et qui a donné la «Source Marie .». Nous qui savons, nous croyons fermement que la Dame Verte des Bourguay était l'âme de cette source, qui deman­dait à naître.
Car, voyez-vous, les sources ont une âme. Avant de venir à nous, elles vivaient déjà dans l'ombre, chantant à leur manière les louanges du créateur sous les parvis du sol divin. Il en est même qui poursuivront éternel­lement ces courses mystérieuses sans jamais aspirer à la lu­mière du jour. 

D'autres ne résistent pas, et c'est naturel, à l’aiguillon d'une curiosité féminine, et demandent à connaî­tre le séjour des vivants. Mais elles n'y viennent qu'avec des intentions bienveillantes et pour nous être utiles. C'est dans cet esprit que la Fontaine Verrine, lasse d'être depuis si longtemps méconnue des gens de Creully, s'est résolue à solliciter leur attention, sous les apparences de la Dame Verte des Bourguay. Oh ! Je me doute bien qu'il ne manquera pas de raison­neurs pour trouver cette explication anti-scientifique. Mais ne me parlez pas des savants !

Tournoi au pied du château de Creully

Vu par Pascal aux fêtes médiévales de Bayeux

Creully - Fête Saint Clair - 1970

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Histoire et Traditions Populaires- Le Billot (14)

Un musée à visiter dans notre Calvados

Foyer Rural le Billot - 14170 L'OUDON - 02 31 20 62 72
À partir de la RD 39 entre Livarot et St-Pierre-sur-Dives.
Exposition 2012 : Petite histoire des boissons en pays d'Auge

Creully - Le camion de l'épicerie MESNIL

En arrière plan le kiosque à musique

Les signatures du registre de 1789

1789 - Des signatures du registre d'état civil de Creully.
Il y a peut-être celle de l'un de vos aïeux...



La maison des Colbert de Creully


La maison des Colbert de Creully
La maison de COLBERT est du nombre de celles dont les noms, associés d'une manière ineffaçable aux principaux événements de notre histoire, ne se rappellent jamais sans réveiller d'honorables souvenirs dans tous les genres d'illustration.
Jean-Baptiste Colbert, IIèmemarquis de Seignelay, de Château- neuf sur Cher, et de Lonray, comte de Creully et de Darnetal, vi­comte de Ligny, baron de Sceaux, Linières, la Luthumièrc, Cheny, Baumonl, Ormoy, seigneur de Blainville, dc Châtenay, de Fontenay, du Plessis-Piquet et de Châtillon, naquit à Paris, en 1651 .Son père le forma de bonne heure aux affaires, et lui obtint la survivance de sa charge de secrétaire d'état au département de la marine, le 18 février l669. Le jeune marquis de Seignelay avait reçu de la nature un esprit capable de concevoir les plus grandes choses. Dès l’âge de 25 ans, il dirigeait seul le ministère de la marine, et ce fut sous son administration qu'elle devint la plus formidable de l'Europe. En 1684, les Génois, alors alliés de de la France, avaient construit quelques frégates pour la marine espagnole. Louis XIV leur fit défense de les lancer à la mer. Sur leur refus d'obéir, le marquis de Seignelay, comte de Creully, fit équiper une flotte à Toulon, sous le com­mandement de Duquesne, s'y embarqua, parut devant Gênes, au mois de mai, et fit aussitôt bombarder cette ville. Ce peuple fut obligé de s’humilier, et le marquis de Seignelay ramena en France le doge et quatre sénateurs, qui firent à Louis XIV toutes les satis­factions que ce monarque exigea d'eux. Vers le même temps, les Barbaresques, qui infestaient les mers, furent contenus et réprimés, et le  pavillon espagnol obligé de réparer des dommages causés à notre marine marchande dans les Indes occidentales. Lors de la guerre de 1688, le marquis de Seignelay s'embarqua de nouveau sur la flotte destinée à marcher contre les forces combinées des Anglais et des Hollandais. Il fut nommé ministre et secrétaire d’é­tat au mois d'octobre 1689. Quoique déjà atteint de la maladie de langueur qui devait bientôt le conduire dans la tombe, ce fut lui qui, vers le printemps de l'année suivante, dirigea le nouvel arme­ment auquel on dut le gain de la bataille glorieuse livrée aux flottes combinées à la hauteur de Dunkerque, le 10 juillet 1690. Le mar­quis de Seignelay mourut à Versailles, le 3 novembre suivant, dans sa trente-neuvième année, universellement regretté, et particu­lièrement des officiers de marine, qui admiraient également l'éten­due et la précoce maturité de ses connaissances, et l'énergie de son caractère. Dans les quatorze années que dura son administration, y il acheva d'élever la marine et le commerce au plus haut degré de splendeur. Il avait épousé : 1- le 28 février 1676, Marie-Marguerite, marquise d'Alègre, morte le 16 mars 1678, n'ayant eu qu'une fille, Jeanne Colbert, décédée en bas âge, le 15 avril 1680.

Il se remaria le 6 septembre 1679, avec Catherine-Thérèse de Matignon, comtesse de Gacé, marquise de Louray. Ils eurent :
I°. Marie-Jean-Baptiste, Colbert ;
2°.Paul-Édouard Colbert,

Paul-Édouard Colbert, comte de Creully, duc d'Estouteville, baron de la Luthumière, seigneur d'Yvetot, etc., maréchal des camps el armées du roi. Il naquit en 1686, entra aux mousquetaires en 1701, se trouva aux combats de Nimègue et d'Eckeren en 1702 et 1703, et obtint, le 2 juillet de cette derrière année, une compagnie dans le régiment de Champagne, qu'il alla rejoindre à l'armée de Bavière. Il commanda cette compagnie à 1a première bataille d’Hochsted au rooia de septembre. Devenu maître-de-camp-lieutenant du régiment Royal-Dragons le 12 mai 1704, 1e comte de Creully commanda ce corps à la bataille de Ramillies en 1706, en Flandre en 1707, à la bataille d’Oudenarde en 1708, A celle de Malplaquet en 1709, en Flandre en 1710 et 1711, aux sièges de  Douet et du Quesnoy en 1712, de Lande  et de Fribourg en 1713 .On le nomma brigadier d’infanterie, puis maréchal-de-camp le 1er février 1719 et 20 février 1734.
Le comte de Creully est décédé à Paris sans enfants le 28 février 1756. Il avait épousé, le 25 juillet 1714, Agnès-Marie-Thérèse Spinola, des ducs de Saint-Pierre et princes de Melphe, princesse de Vergagne, morte le 7 septembre 1744. En deuxième noce, il épousa, le 1 avril 1754, Agnès-Marie la Rochefoucauld-Langéac-Lascaris d’Urfé, morte le 1- juillet 1756.

Charlotte-Anne-Françoise de Montmorency-Luxembourg, petite nièce de Paul-Edouard Colbert, voit le jour le 17 septembre 1752. Elle est décédée à Paris le 24 mars 1829 ; inhumée au cimetière du Père-Lachaise.
Le 21 septembre 1767 à Paris, Anne-Léon de MONTMORENCY épouse la duchesse Charlotte-Anne-Françoise de Montmorency-Luxembourg, fille du duc Anne-François de MONTMORENCY-LUXEMBOURG (1735-1761) et de Louise-Françoise-Pauline de MONTMORENCY-LUXEMBOURG )1734-1818)
De ce mariage sont nés :
-Anne Charles François de Montmorency (1768-1846) duc de Montmorency.
-Anne Louis Christian de Montmorency (1769-1844), prince de Robecq, grand d’Espagne.
-Anne Louise Madeleine Elisabeth de Montmorency (1771-1828) épouse du duc Alexandre Louis Auguste de Rohan-Chabot.
-Anne Joseph Thibaut de Montmorency (1773-1818) comte de Montmorency.




Creully - L'ancienne gendarmerie

L'implantation d'une gendarmerie à Creully remonte à 1794. Après avoir séjourné dans le bâtiment de la mairie actuelle, c'est dans les écuries du château que les gendarmes seront installés.
En 1816, nouveau déménagement; la maréchaussée s'installera dans le bâtiment de la rue de Bayeux jusqu'en 1964.

Ci-dessous: plans, élévation et coupe.




Il y a un siècle.......l'odeur du "graillon"

Soyez rassurés...la fine cuisine de l'hôtel Saint Martin de Creully n'a plus l'odeur de graillons. Ce n'était pas le cas au début du siècle dernier à en croire la cliente qui envoya cette carte postale.
Graillon: Odeur de graille brûlée - Morceaux de gras frits.


Creully - Le cadastre de 1811

Ce cadastre est aussi appelé "napoléonien".
Il est daté de 1811.




Creully - La Maison Mesnil


Le magasin se trouvait place du Marché.

Annonce parue en 1947 dans un programme d'une reconstitution historique


Etude sur les maisons, les ménages et les habitants de Creully de 1800 à 1911

Je viens de terminer une étude de longue haleine sur la population de Creully entre 1800 et 1911. En prenant comme centres d'intérêt  les maisons, les familles et le nombre d'habitants. Cela sur la base des documents de dénombrements présents aux archives départementales.
Ci-dessous un extrait du hameau de Creullet en 1886 pour la famille Costil.
Nom de la rue - N° des maisons - N° des ménages - N° des individus - Noms de famille - Prénoms - Age - Nationalité (F= Française) - Profession - Position dans le ménage.
La première difficulté fut le changement de nom de certaines rues comme le montre le plan de 1811 ci-dessous.
La rue de la Ruette a disparue pour laisser la place à la laiterie Paillaud vers 1915.


CAMEMBERT MUSEUM et CREULLY.BLOGSPOT


Camembert Muséum est le site d'un passionné d'étiquettes de fromage, qui cherchait tout d'abord un moyen de partager avec son enfant sa passion pour la tyrosémiophilie. Le plus jeune est un passionné d'informatique, le plus vieux un modeste collectionneur, d'où l'idée de fusionner leurs  deux passions en créant un site internet. Camembert Muséum a pour projet de vous faire découvrir de belles images du passé, intensément chargées d'histoire. Des histoires de familles modestes ou de grands industriels fromagers. Tous ont contribué à l'essor de l'industrie laitière en France.

La collaboration entre nos deux sites va nous permettre d’échanger documents et informations.
Bonne promenade sur Camembert Muséum:
http://www.camembert-museum.com/

CREULLY Mai 1944 trafic de sucre....
Une fromagerie du Bessin était mise au pillage.



Cela durait depuis déjà quelque temps. La police de l'agglomération caennaise n’était pas peu étonnée de constater, par des recoupements, que du sucre était vendu à Caen, semblant provenir de vols, et la police judiciaire de Rouen fut alertée pour enquêter sur cette affaire.
C'est ainsi qu'il y a quelques jours arrivait dans notre ville l'inspecteur Déterville officier de police judiciaire, et son adjoint, l'inspecteur Pierdet.
Tout d'abord, les policiers acquirent la preuve que, de novembre 1942 à juin 1943, environ 3.500 kilos de sucre avaient disparu du magasin entrepôt de le laiterie de M. Paillaud de Creully. Enquêtant sur place, ils suivirent une piste qui les amena rapidement à interroger plusieurs individus susceptibles d'avoir participé à ces vols. Leur intuition était bonne, car ils devaient mettre aussitôt la main au collet de cinq voleurs, les nommés Roger F., 19 ans; Clément G., 23 ans et son frère, R., 20 ans: Louis L., 24 ans, demeurant tous les quatre à Creully; enfin Marcel M., 34 ans, domicilié à Tourville sur Odon. Toute la bande était employée à la maison Paillaud.
Habilement questionnés, ils reconnurent qu'ils avaient agi avec la complicité des nommés Gilbert L., 18ans, et Gilbert J., 23 ans, demeurant, eux aussi, à Creully. Pénétrant de nuit chez M. Paillaud, ils chargeaient sur leur dos des sacs de 100 kg de sucre, et, après avoir parcouru plusieurs centaines de mètres, ils allaient entreposer leur précieux butin, soit dans un garage leur appartenant et situé route de Lantheuil, à Creully, soit chez M. et Mme L., parents du jeune Gilbert L., commerçants à Creully, dont la bonne foi semble établie .
C'est dans l'un ou l'autre de ces deux endroits que Robert L., 30 ans demeurant 100, boulevard des Alliés, à Caen, venait chercher le sucre en camionnette. D'après les voleurs, il le vendait 10 francs le kilo, mais il semble bien établi que Robert L. l'achetait une soixantaine de francs à son frère Gilbert. Toute la bande se réunissait chez la femme Alphonsine L., 59 ans, débitante à Creully, qui leur servait des consommations à crédit et les poussait ainsi à répéter leurs vols. La complicité de cette commerçante est d'autant plus flagrante qu'elle a également été obligée de reconnaître avoir reçu du sucre dérobé. De même, la femme Charlotte R., 47 ans, restauratrice à Bayeux, sera poursuivie pour en avoir acheté.
Au cours de leurs investigations, MM. Déterville et Pierdet, inculpèrent encore Jean C., 22 ans et Gabriel J., demeurant également à Creully, qui reconnurent avoir de leur côté, eux aussi volé du sucre. Enfin, Marcel L., 28 ans; Albert C., 48 ans et René L., 31 ans ont reconnu avoir dérobé des boîtes de lait. Quatre caisses de cette denrée si rare ont été volées par G. et M., et c'est un nommé Roger G. , 22 ans demeurant à Langrune-sur-Mer, qui les a achetées,
Evidemment, tous ces individus ont été entendus par M. Brossault, juge d'instruction, chargé de l'affaire, et trois d'entre eux, les frères Robert et Gilbert L., principaux instigateurs de ces cambriolages, ainsi que M., ont été écroués à la maison d'arrêt.